Avant de quitter Boston, nous avions envie de nous promener autour de l'étang de Walden, à Concord. C'est là où Henry David Thoreau a tenu la chronique de sa vie dans les bois pendant deux ans, deux mois et deux jours.
En lisant les journaux, nous apprenons qu'il y a eu des inondations autour de Walden. Tous les sentiers de randonnée sont condamnés.
Arrivés à Concord, qui est aussi la ville où vivaient l'écrivain transcendentaliste Ralph Waldo Emerson et Louisa May Alcott (l'auteure de "Little Women", en français, "Les quatre filles du docteur March"), nous faisons une halte à la librairie. Dans les rayons nous sommes heureux de découvrir de nouvelles aventures de "Henry", les livres pour enfants inspirés de la vie de Thoreau que notre amie Aude nous avait conseillés ("Le voyage d'Henry", cf. la critique sur le site de Chemins Verts http://cheminsverts.org/spip.php?article7).
Là bas, clients et libraires nous dissuadent d'aller à Walden Pond à pied. Ce n'est pas prévu pour les piétons, il faut traverser une route très passante et dangereuse. Donc nous y allons en voiture. En chemin, nous voyons de très jolis community gardens, mais Concord, c'est surtout une banlieue prospère, avec des grandes maisons, et beaucoup de voitures qui circulent dans tous les sens (dont la nôtre, que nous venons de louer).
A hauteur de l'étang, nous entrons dans un parking avec distributeur de ticket - à 5 dollars la journée - et barrière filtrante. Il y a aussi une guérite qui vend des hot-dogs, une boutique de souvenirs et une chambre d'hôtes. Plutôt qu'un étang et une cabane dissimulés dans les bois, Walden est une plage !
La cabane de Thoreau, qu'il avait construite avec du bois de récupération, n'existe plus. Seul l'emplacement a été matérialisé, au bout d'un sentier (inaccessible à cause des inondations) dans les bois. A partir des descriptions dans "Walden", la Thoreau Society a reconstitué la petite maison près du parking : "Ten feet wide by fifteen feet long".
On peut entrer dans la pièce unique, s'asseoir sur une des trois chaises ("one for solitude, two for friendship, three for society") et s'imaginer la vie qu'a menée Thoreau dans sa thébaïde.
Sa retraite ne fut toutefois pas si solitaire qu'on se l'imagine généralement. Thoreau se rendait régulièrement à Concord pour voir ses amis écrivains et pour discuter avec les gens. Dans sa cabane, il reçut aussi de la visite : celle d'Emerson, qui lui avait prêté le terrain pour bâtir sa maison et cultiver ses légumes, celle d'un bûcheron canadien, ainsi qu'un esclave en fuite, à qui il accorda refuge.
"Walden", qui raconte sa vie simple dans les bois, et "La désobéissance civile", pamphlet dans lequel Thoreau explique pourquoi il refuse de verser l'impôt à un gouvernement fédéral qui cautionne l'esclavage dans le sud et mène la guerre au Mexique, inspirent aujourd'hui les objecteurs de croissance et les mouvements de lutte non-violente.
Nous vous recommandons ce texte, écrit par notre amie Yvette Bailly, du MAN (Mouvement pour une alternative non-violente). Elle raconte le parcours de Thoreau et explique la portée de son oeuvre, qui a notamment guidé l'action de Gandhi et de Martin Luther King Jr.
http://www.desobeissancecivile.org/thoreau.php
Quelqu'un est venu à vélo :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire