vendredi 23 avril 2010

Voyager lentement



Sept jours de traversée, six nuits : c'est le temps que prend la traversée de l'Atlantique entre Southampton et New York sur le Queen Mary 2.

Au moment de l'enregistrement des bagages au port, une dame anglaise, qui a fait le voyage plusieurs fois, nous dit que le trajet dure habituellement cinq jours.

Cela nous fait penser à un spectacle ("Dale Recuerdos") vu à la maison des Métallos juste avant le départ: un des acteurs, un habitant de Belleville né en 1925, évoque lui aussi la fameuse transatlantique, en cinq jours (il raconte aussi son étonnement d'avoir entendu l'annonce de la première traversée de l'océan en avion, d'une voix qui sortait d'un poste de radio bricolé par son père).

Pourquoi ce jour supplémentaire ?
Nous ne le saurons que plus tard.

Mais pour nous, qui partons pour plus de trois mois en Amérique du nord, cette semaine de traversée fait déjà partie du voyage.

Depuis un moment déjà, nous avions envie de nous passer de l'avion - dont on sait qu'il anéantit en quelques heures tous les choix écolos faits le reste de l'année. Nous avions aussi envie de prendre le temps d'aller lentement d'un endroit à un autre.

Les enfants, eux, ne sont pas très enchantés de quitter leurs amis, leurs enseignants et leur quartier chéri pendant quelques semaines. Et ils ont été assez refroidis par les photos de cargos, qui ne proposent généralement à bord qu'une table de ping-pong (ce qui plaisait en revanche beaucoup à Cyril).

Mais treize jours de traversée, à partir de Fos sur Mer - donc un prix élevé - et un cadre qui semblait peu adapté à des enfants nous ont finalement poussé à choisir de traverser l'Atlantique en paquebot.

Les enfants ont peu à peu changé d'avis, surtout après l'arrivée dans notre boîte aux lettres du catalogue de la Cunard. Trois piscines, un cinéma, une bibliothèque, des spectacles tous les soirs, une aire aménagée pour les enfants et la vie à bord d'un grand bateau leur ont donné envie de tenter l'aventure.

Un événement complètement inattendu, l'éruption du volcan Eyjakjöll en Islande, qui bloquera des centaines de milliers de passagers dans les aéroports des deux côtés de l'Atlantique pendant plus d'une semaine, nous fera aussi passer du statut d'écolos passéistes, un brin excentriques, à celui de voyageurs doués de prescience.

Vive le bateau !

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