lundi 31 mai 2010

Une explosion d'émeraude


A deux pas du centre de Boston, dans les Back Bay Fens, subsistent des parcelles jardinées qui datent de la Deuxième guerre mondiale : les Victory Gardens.

Dans le cadre de l'effort de guerre, Eleanor Roosevelt, la femme du président Franklin D. Roosevelt, avait demandé aux Américains de produire des fruits et légumes en les cultivant derrière leur maison, pour leur consommation personnelle. La propagande de l'époque précisait qu'ainsi le gouvernement pourrait envoyer l'essentiel de la production agricole aux troupes envoyées sur les deux fronts, en Asie et en Europe.

Des espaces de démonstration furent créés dans des jardins publics au coeur de certaines grandes villes, comme Boston et San Francisco (photo ci-dessous).



On estime qu'au plus fort de leur activité, ces "jardins de la Victoire" ont représenté 40 % de la production de fruits et légumes aux Etats-Unis.

Aujourd'hui ces jardins ne subsistent que dans deux villes, Minneapolis et Boston. Ceux des Back Bay Fens sont d'autant plus remarquables qu'ils se sont maintenus dans un ensemble historique, le fameux "collier d'émeraude"(Emerald Necklace) dessiné autour de Boston par Frederick Law Olmsted, le paysagiste de Central Park.


Nous nous sommes promenés plusieurs fois dans les Victory Gardens, un des endroits les plus beaux et les plus surprenants de Boston. Lors de nos visites, les enfants rêvaient à haute voix de ce que eux planteraient s'ils avaient une parcelle. Chaque bout de terrain est différent : certains jardiniers donnent toute la place aux fleurs, d'autres ont aménagé un salon de plein air, ou cultivent très sérieusement des légumes.


Deux affiches de propagande datant de la Deuxième guerre mondiale : 





Aujourd'hui, le courant locavore, qui cherche à réorganiser le système agro-alimentaire américain en relocalisant une production agricole basée trop souvent sur d'absurdes food miles (kilomètres parcourus par nos aliments avant d'atterrir dans notre assiette), appelle à la création de Victory gardens contemporains.

Voici une affiche réalisée par Joe Wirtheim, un artiste de Portland, qui s'est inspiré de la propagande de la Deuxième guerre mondiale pour créer à son tour une série appelant ses concitoyens à composter et à cultiver des produits sans engrais ni pesticides :



Et un vélo-brouette créé par l'artiste Amy Franceschini à l'occasion de l'opération "Victory Gardens 2007" à San Francisco :











dimanche 30 mai 2010

La marche des zombies


Colombe : 


Hier, en sortant de l'aquarium de Boston, nous avons vu un défilé de gens recouverts de sang et qui poussaient des cris. Ils ressemblaient à des zombies. J'ai vu une dame qui avait le coeur qui sortait de son ventre. Certaines personnes avaient juste un iris, entouré de blanc, à la place des yeux. Il y avait aussi un monsieur qui s'était déguisé en policier et qui avait un croc qui lui sortait du bras. Certains faisaient vraiment peur.


Et puis nous nous sommes perdus, Octave et maman d'un côté, et Adrienne, papa et moi, de l'autre. Enfin, nous nous sommes retrouvés. Nous sommes allés goûter et il y avait des zombies qui mangeaient de la pizza à la table d'à côté.


Dans le métro nous avons aussi rencontré un couple de mariés morts-vivants.
Ils nous ont dit bonjour de l'autre côté du quai :

Explication trouvée sur Wikipédia : 
Un zombie day, ou zombie walk, est une manifestation publique de type Flash mob, au cours de laquelle les participants sont déguisés en zombies
Des zombie days ont été organisés dans plusieurs villes du monde comme San FranciscoLondresVienneBruxellesParis,
LyonStrasbourg ou encore La Chaux-de-Fonds.

et en anglais :

Social activism


A zombie walk in Pittsburgh, Pennsylvania.
Some zombie fans continue the George A. Romero (NDB : director of the Night of the Living Dead) tradition of using zombies as a social commentary. Organized zombie walks, which are primarily promoted through word of mouth, are regularly staged in some countries. Usually they are arranged as a sort of surrealist performance art but they are occasionally put on as part of a unique political protest.

vendredi 28 mai 2010

Avant la cérémonie

Colombe :

J’aime beaucoup Harvard parce que je trouve ça très beau et qu’il y a un jardin avec des grandes pelouses où nous pouvons faire des galipettes et du frisbee.
Avant hier, nous avons vu une jeune femme en robe noire sur une estrade répéter un discours qu'elle avait écrit en latin. Elle le connaissait par cœur. Ça racontait son enthousiasme d’apprendre des choses à Harvard.
Elle nous a dit ensuite qu'elle allait prononcer ce discours devant
30 000 personnes, le jour de la remise des diplômes (commencement). Elle aura peut-être le trac.
Ensuite, il y a eu une autre jeune fille (sans doute valedictorian aussi, c'est-à-dire major de sa promo), qui a fait un discours sur la biologie. Mais cette fois en anglais.


mercredi 26 mai 2010

Des fleurs qui ne fanent jamais


Adrienne :
Hier, nous sommes allés voir les fleurs en verre au Museum d'Histoire naturelle de Harvard.

Quand je suis entrée dans la salle, je ne pensais pas que ces fleurs étaient en verre, je pensais que c'était la partie "plantes" du musée.

Ces fleurs ont été fabriquées pour un professeur américain, George Lincoln Goodale, qui voulait enseigner la botanique à ses élèves. Pour qu'il puissent bien étudier les fleurs, quelle que soit la saison, il fallait qu'elles soit imitées dans le moindre petit détail. C'était plus précis et évocateur que des herbiers.
                                
                                      

Ce sont deux naturalistes et artisans du verre, Leopold (le père), et Rudolf (le fils), Blaschka qui les ont fabriquées.

La fabrication des fleurs de verre a duré 50 ans - de 1886 à 1936.

Leur studio était situé à Hosterwitz, près de Dresde en Allemagne. Ils ont créé environ 4.400 objets.

Les maquettes sont entièrement en verre, souvent renforcées à l'intérieur par un fil métallique.

Ils faisaient aussi des racines des graines des bourgeons pour que les botanistes puissent les étudier et des coupes longitudinales, grossies 50 fois.



Voici leur table de travail:


Malheureusement, certaines des fleurs commencent à s'abîmer, en raison d'un phénomène qui s'appelle la délamination.

Une fontaine magique

Il fait très chaud.
Après avoir vu les fleurs en verre au museum d'histoire naturelle de Harvard, nous passons devant une fontaine aux cailloux très tentante.
Les enfants sautent de rocher en rocher. Octave, trempé, finit par enlever ses habits et nous les mettons à sécher sur le fil qui protège les pelouses.
A propos de la fontaine : elle a été dessinée au début des années 80 par le paysagiste Peter Walker et a reçu un prix en 2008.
Voici un article (en anglais) :

Landscape Award Celebrates a 'Transformational' Fountain at Harvard

FountainThe Tanner Fountain (Photos by Alan Ward)
Once upon a time—and not so long ago as all that—if you planned on splashing water around in a decorative manner, you were expected to provide a basin in which the water could be collected afterward. In a long, rich history reaching back to the Rome of emperors and aqueducts, fountains had always had basins. The Trevi Fountain, in Rome; the Apollo Fountain, at Versailles; and the Buckingham Fountain, in Chicago—they all have basins.
But basins can leak, becoming maintenance headaches. In the early 1980s, Harvard University was contemplating a new fountain. Derek Bok, then the president, noted that a number of campus fountains had ended up as planters, and he wondered if the designer, Peter Walker, could come up with a solution. Mr. Walker did just that—by getting rid of the basin and simply grading the site so that the water ran toward the drains. It was a solution so obvious, and so good, that you have to wonder why no one had thought of it before. Plenty of people have thought of it since, of course—fountains everywhere now take advantage of Mr. Walker’s fountain-design advance.
Now the American Society of Landscape Architects and the National Trust for Historic Preservation are honoring the Harvard fountain—the Tanner Fountain—with the 2008 Landmark Award. “The creation of a fountain without a basin was an innovation that transformed fountain design,” the award jury notes. The fountain “was the first institutional project of the ‘Landscape as Art’ movement, and it continues to prove that landscape architecture is an art, and the landscape architect an artist.”
The fountain consists of 32 jets in the middle of a 60-foot-diameter circle in which 159 granite boulders are arranged. It was designed to be inhabited, the jury says. “Grass, asphalt, and concrete paths infiltrate the geometric form, inviting human participation,” the jury notes, and the fountain “is heavily used in all seasons.” In warm months, the jets produce a mist that creates rainbows; in winter, snow makes the fountain a striking still life.
The jury notes that the fountain was “transformational” and adds, simply enough: “It lives in your memory.”
Fountain
Fountain

    mardi 25 mai 2010

    Rencontre surprise avec le gouverneur du Massachusetts


    Cet après-midi, en chemin vers la tour Prudential - longtemps le plus haut gratte-ciel de Boston - nous sommes tombés par hasard sur un rassemblement de militants démocrates.

    Ils brandissent un panneau : Deval Patrick - Tim Murray, 2010.

    Nous demandons à l'un d'entre eux de quoi il s'agit.
    C'est le début de la campagne pour l'élection du gouverneur de l'Etat, nous répond-il.

    Le gouverneur sortant, Deval Patrick, qui brigue sa réélection, sort justement à ce moment-là de son 4X4 avec chauffeur et vitres teintées, sous le regard des caméras.

    On l'oriente vers nous - nous devons ressembler à une famille bostonienne.

    Poignée de main sympathique à Adrienne, Alice et Cyril, et même quelques mots de français à Colombe, qui a bien vite manqué de vocabulaire en anglais pour répondre au gouverneur.
    (Octave, lui, était occupé à regarder des maquettes d'architecture dans une vitrine).



    Nous souhaitons bonne chance au gouverneur - et nous gardons bien de lui dire que nous avons trouvé que l'interruption de l'approvisionnement en eau potable au début du mois  - après la rupture d'une canalisation qui alimente Boston et sa région, avait été bien longue.

    La presse a même trouvé un nouveau mot pour en parler : "aquacalypse".
    Pendant quatre jours, il a fallu faire bouillir l'eau du robinet pour se brosser les dents et, pour notre consommation quotidienne, acheter de l'eau minérale en bouteille en plastique - alors que nous nous étions jurés de ne plus jamais en acheter (avant de partir nous avions même acheté une jolie gourde estampillée "Eau de Paris").

    Le militant démocrate à qui nous parlons de l'"aquacalypse"- qui se dit d'ailleurs horrifié par la réaction, très lente, du gouvernement américain à la marée noire dans le golfe du Mexique - précise que Deval Patrick n'est gouverneur que depuis trois ans, et que son prédécesseur, le républicain Mitt Romney, avait délibérément maintenu les investissements dans les services publics à un niveau très bas...

    vendredi 21 mai 2010

    Sweet Caroline (par Elvis Presley)

    Lors de chaque match de baseball à Fenway Park, la foule chante en choeur une chanson de Neil Diamond, "Sweet Caroline".

    Ici, c'est Elvis, en 1970 :



    Les paroles de la chanson :

    Where it began, I can't begin to know when
    But then I know it's growing strong
    Oh, wasn't the spring, whooo
    And spring became the summer
    Who'd believe you'd come along

    Hands, touching hands, reaching out
    Touching me, touching you
    Oh, sweet Caroline
    Good times never seem so good
    I've been inclined to believe it never would

    And now I, I look at the night, whooo
    And it don't seem so lonely
    We fill it up with only two, oh
    And when I hurt
    Hurting runs off my shoulder
    How can I hurt when holding you

    Oh, one, touching one, reaching out
    Touching me, touching you
    Oh, sweet Caroline
    Good times never seem so good
    Oh I've been inclined to believe it never would

    Ohhh, sweet Caroline, good times never seem so good

    jeudi 20 mai 2010

    Red Sox vs. Minnesota Twins

    Beau match, sous la pluie, qui nous a permis de découvrir la gamme très large de produits dérivés que portent les fans des Red Sox. 

    Casquettes, T-shirts, chemises de joueur, le poncho (cf. photo) et même des boucles d'oreilles : deux chaussettes rouges (Red Sox) à chaque oreille !

    Très amusant aussi : certains spectateurs viennent vêtus comme s'ils allaient jouer eux-mêmes.


    Surtout les enfants, qui portent un "baseball mitt" (le gant de baseball), au cas où des balles atterriraient dans les gradins.



    Ci-dessus : une photo prise par Cyril de "catchers" dans le "bullpen", sorte de toril où s'entraînent les "pitchers" (lanceurs) remplaçants qui entrent généralement dans l'arène en fin de partie, à la place du "starter" - celui qui joue l'essentiel du match. Le "starter" est un des joueurs-clé d'une équipe de baseball, mais il finit avec le bras en compote après avoir lancé la balle une centaine de fois environ.



    Nous allions oublier : le score ! 
    Les Red Sox ont gagné, par trois points à deux.  

    mercredi 19 mai 2010

    Take Me Out To The Ballgame !

    Ce soir nous allons à Fenway Park, le mythique stade de baseball des Red Sox.
    Adrienne, Colombe et Octave ont appris par coeur la chanson qu'entonnent tous les spectateurs au milieu de la septième manche (The Seventh Inning Stretch).

    Voici "Take me out to the ball game", chanté par l'ancien joueur de baseball Buck O'Neil, champion des "Negro Leagues" - la ségrégation existait aussi dans le baseball.
    D'ailleurs les Boston Red Sox, dont la direction a longtemps été raciste, ont été les derniers à embaucher des joueurs noirs.


    Les paroles de la chanson :

    "Take me out to the ball game,
    Take me out with the crowd.
    Buy me some peanuts and cracker jack,
    I don't care if I never get back,
    Let me root, root, root for the home team,
    If they don't win it's a shame.
    For it's one, two, three strikes, you're out,
    At the old ball game."

    Un glaneur de Cambridge

    Un petit film qui montre un habitant de Cambridge, 
    chercheur en cancérologie, qui glane des baies, des fleurs 
    comestibles et des feuilles de salade dans 
    les terrains vagues de Boston et le long de 
    la Charles River  - à côté de chez nous !

    Urban foraging redefines local food

    Our favorite places in Boston



    Colombe :


    - The Public Garden: the swan boats
    - The tadpole playground in Boston Common



    -The Boston Public Library: the café and the courtyard
    -Harvard Book Store




    -Rockport, Massachusetts

    -The bridge between Boston and Cambridge
    -Toscanini's - the ice cream parlor in Cambridge ("the best ice cream in the world", according to the New York Times)
    -Simmons Hall

    -Harvard Yard

    -Prudential Tower

    Cyril : 


    - La Flamme Barber Shop in Harvard Square
    - Bova's - the Italian bakery in the North End
    Sherman Café and Sherman Market - which sells local foods only - in Somerville
    - Fenway Park


    Adrienne:


    - The carrousel in Boston Common


    -The Media Lab at MIT
    -Boston Harbor

    -Fort Washington in Cambridge


    -The Old Burying Ground in Harvard Square


    Octave : 


    -Mrs. Mallard and her ducklings in the Public Garden

    - Curious George toy and book store in Harvard Square
    - Shaw's (because of the shopping carts)

    -The Children's Museum



    Alice

    - the Public Garden



    - the Institute of Contemporary Art


    - Beacon Hill
    - Paul Revere's House


    -The Freedom Trail

    - The Arnold Arboretum
    - The Victory Gardens in the Back Bay Fens

    - Commonwealth Avenue and Marlborough Street

    - The community gardens