samedi 26 juin 2010

Intempéries


Après le très gros orage le soir de notre arrivée à Detroit, l'alerte à la tornade lors de notre séjour dans l'Indiana, nous vivons depuis une semaine dans la canicule à Philadelphie. Il fait entre 30 et 36 degrés celsius.


Avant hier, nous pensions qu'une averse allait rafraîchir l'atmosphère. Mais c'est une tempête qui a balayé la côte est des Etats-Unis. 


Elle a fait des dégâts : des arbres sont tombés sur des maisons, des câbles ont été arrachés, un clocher d'église s'est envolé. Dans notre quartier, plusieurs centaines de maisons sont restées sans électricité et le community center où vont les enfants a été plongé dans le noir.
Il ne rouvrira que lundi.

Quelques photos prises dans notre quartier (Powelton VillageWest Philadelphia) :










vendredi 25 juin 2010

Un potager américain à Paris

Alice : 
Une bonne nouvelle nous arrive de Paris : Taël, Nathalie, Sylvie, Florence et Fabienne, anciennes collègues et élues à la mairie de Paris, sont allées hier inaugurer un potager à l'ambassade des Etats-Unis à Paris.

Ce sont les élèves de l'école d'horticulture et du paysage de Paris, l'école Du Breuil, qui ont transformé un bout de pelouse en potager. Bravo !

Ici, aux Etats-Unis, où un gazon bien vert et bien tondu est encore synonyme de paysage civilisé, les initiatives pour transformer ces espaces stériles en potagers productifs restent marginales.

Un livre, Edible Estates, raconte ces métamorphoses, qui séduisent certains riverains. Ils peuvent d'ailleurs donner un coup de main - cf. la photo ci-dessus, qui montre la création d'un potager devant une maison à Baltimore.

D'autres peuvent être moins enthousiastes. Les voisins hostiles disent craindre la baisse de la valeur de leur bien immobilier !

Une famille de Pasadena, dans le sud de la Californie, est allée un peu plus loin.
Elle a transformé son pavillon en ferme urbaine.
Je vous recommande ce petit film (10 minutes, en anglais), qui raconte leur aventure :

lundi 21 juin 2010

Le T-shirt Thelonius Monk



Cyril porte de temps en temps un T-shirt avec le visage de Thelonius Monk. Rien de tel pour déclencher une conversation avec un fan - un flic de Detroit la semaine dernière, aujourd'hui le directeur du centre de loisirs où vont les enfants.


Tout à l'heure, en se promenant dans une rue de Powelton Village, un homme assis sur un banc de l'autre côté de la rue nous apostrophe.
"That Monk? "
Cyril confirme.
"You like that kind of music ?"
Et sans attendre la réponse, il mime un pianiste qui tape comme un damné sur les touches d'un clavier.
"That ain't music, that's cacophony !"
Il se bouche les oreilles, et part dans un énorme éclat de rire.

mercredi 16 juin 2010

Donora, le musée du smog


Au sud-est de Pittsburgh, nous continuons à faire route vers Philadelphie. Sur la route, nous voyons un panneau : Donora.

Comme Alice le raconte dans son livre (à paraître) sur les désastres environnementaux, Donora est, avant Londres en 1952, une des premières villes victimes du smog après la deuxième guerre mondiale.

Le smog ("smoke" - fumée - + "fog" - brouillard) est un phénomène qui conjugue temps froid, sans vent, et un air chargé en particules. C'est une sorte de brouillard de pollution, qui tombe comme une chape de plomb sur la population et qui rend malade. Pour les personnes fragiles, les personnes âgées, les enfants, ceux qui sont cardiaques ou atteints de maladies respiratoires, le smog peut tuer.

Selon les autorités sanitaires, entre le 27 et le 31 octobre 1948, la pollution de l'air à Donora, un cocktail toxique de monoxyde de carbone, de dioxyde de soufre et de poussières métalliques, a provoqué la mort de vingt personnes et en a rendu malade environ 7.000 (à peu près la moitié de la population).


Nous décidons de faire une halte dans cette vallée restée dans les annales.

Là, nous découvrons un petit musée ouvert en octobre 2008, à l'occasion du 60e anniversaire de la catastrophe. Nous avons aussi la chance de rencontrer Brian Charlton, prof au lycée de Donora, qui anime la société historique locale, et qui nous raconte ses recherches sur la vie quotidienne du temps des usines American Steel and Wire et U.S. Steel, qui fabriquaient de l'acier et du zinc pour une économie en pleine expansion.

En échange de l'envoi du documentaire co-écrit par Alice pour la télévision française, il nous confie un film qui recueille les témoignages de vingt-cinq habitants de Donora. En 1948 ils étaient pompiers,  commerçants, ouvriers de l'usine ou lycéens. Comme dans les autres cas de désastres environnementaux provoqués par l'industrie, ils hésitent entre la dénonciation des responsables de la pollution et la nostalgie pour une époque de plein emploi.

Surtout, ils racontent une époque où la conscience des questions de santé publique et d'environnement était quasi-inexistante. Plusieurs témoins le reconnaissent : la poussière de l'usine se déposait partout, l'herbe et les arbres ne poussaient plus sur les talus.

Les habitants avaient l'habitude de tousser et d'avoir les yeux qui piquent. Mais comme ils se disaient qu'ils avaient de la chance d'avoir un toit sur la tête et quelque chose à mettre sur la table pour nourrir leurs enfants, ils ne se plaignaient pas.

mardi 15 juin 2010

Attention carriole !



Colombe : 
En chemin vers Philadelphie, dans l'Ohio, nous sommes passés devant un panneau indiquant qu'il pouvait y avoir des chevaux tirant des carrioles. En fait, c'est parce qu'il y a des Amish qui habitent le long de cette route. 


Nous avons vu des maisons en bois très jolies avec des jardins potagers et dans le jardin de quelqu'un, il y avait plusieurs carrioles  - ça s'appelle des buggies - alignées. 






Quelques jours plus tard, à la gare de Philadelphie, nous avons vu une famille Amish qui attendait son train. Les garçons portaient tous une chemise avec des bretelles. Je crois que à partir d'un certain âge, les garçons doivent porter un chapeau. Les petites filles étaient en robe et avaient un foulard sur la tête et les dames, aussi en robe, étaient coiffées d'un bonnet. J'ai trouvé ça joli.



Ci-dessus, la photo d'un petit garçon qui attend ses parents venus vendre leur production dans un marché fermier à Clark Park, Philadelphie.



lundi 14 juin 2010

Baby-sitting à rebondissement


Après Detroit, direction Bloomington, dans l'Indiana.

Alice a réussi à décrocher un rendez-vous avec Elinor Ostrom, qui y enseigne la science politique depuis le début des années 70. Elle est aussi la première femme à avoir reçu le "prix Nobel " d'économie (avec des guillemets parce qu'Alfred Nobel n'avait pas pensé à créer un prix dans cette discipline, la récompense date de 1969). 

Son sujet de prédilection : les biens communs (les zones de pêche, d'irrigation, de pâturage, mais aussi le climat et la connaissance), dont elle a réussi à prouver qu'ils étaient mieux gérés lorsque les usagers eux-mêmes participaient à la définition des règles d'accès et d'utilisation.

Tout a été calé avec l'assistante d'Elinor Ostrom : l'interview sera filmée par Cyril (donc nous avons acheté une caméra, un trépied et un micro), nous arriverons une heure avant pour repérer un bon endroit pour filmer notre interlocutrice. Nous avons aussi réservé une chambre d'hôtel familiale pour deux nuits, et arriverons la veille de l'entretien.

Tout est calé, donc ... sauf la garde des enfants.

Sur internet, nous ne trouvons aucune piste. Au pire, nous nous disons que nous irons à l'université d'Indiana accompagnés d'Adrienne, de Colombe et d'Octave, et nous les installerons dans la pièce d'à côté, devant un film.

Mais on se dit quand même que ça ne fait pas très sérieux de venir en famille interviewer un prix Nobel d'économie et qu'il y a pas mal de risques d'interruption - pour faire pipi, poser une question, venir voir ce qui se passe -, ce qui pourrait perturber le bon déroulement des opérations.

Deux jours avant notre départ, nous en parlons avec Katie, qui fait le ménage dans notre maison de Detroit. Justement, nous dit-elle, elle a une bonne copine qui habite Bloomington, et qui serait ravie de gagner un peu de sous en faisant du baby-sitting. Elle nous rappellera, nous dit-elle.

Nous sautons de joie lorsque la veille de l'interview, en arrivant à l'hôtel à Bloomington, nous découvrons un message électronique de son amie, qui propose non seulement de garder les enfants, mais de les emmener au zoo.

Youpi ! Toute la smala ne va pas débarquer dans le bureau d'Elinor Ostrom !

Mais soudain nos visages s'assombrissent.
Un zoo à Bloomington? Jamais entendu parler. Quelques mots-clés plus tard, la recherche internet indique qu'il y a bien un Bloomington doté d'un zoo. Mais il se trouve à plus de 200 miles, à Bloomington ... dans l'Illinois.

Heureusement, Whitney, la réceptionniste de l'hôtel, qui elle habite le bon Bloomington, s'est portée volontaire pour garder les enfants.

Et tout s'est bien passé.

NB : renseignements pris par Michel, en plus de ceux de l'Indiana et de l'Illinois, il y a au moins un Bloomington dans le Maryland, le Minnesota, l'état de New York et le Wisconsin. Méfiance donc pour vos plans baby-sitting !




vendredi 11 juin 2010

Le bus de Rosa Parks

Adrienne :  


Au musée Henry Ford, nous avons vu le bus dans lequel Rosa Parks a voyagé un jour de décembre 1955. 
Nous avons pu monter dedans.
Je me suis même assise à sa place !

Rosa Parks avait la peau noire et vivait dans le sud des Etats-Unis à l’époque de la ségrégation.
Dans le bus, les personnes dont la couleur de peau était blanche s’asseyaient à l’avant du bus, et les personnes dont la couleur de peau était noire s’asseyaient à l’arrière.
Quand toutes les places étaient occupées à l’avant, les Noirs devaient laisser leur place.

Cela s’est passé à Montgomery, la capitale de l’Alabama. Rosa Parks rentrait du travail.
Elle est montée dans le bus et s'est assise à une place prévue pour les Noirs. Plus tard, une personne de peau blanche est montée et n'a pas pu s'asseoir. Le chauffeur du bus a demandé à Rosa Parks, ainsi qu’à deux autres personnes, de se lever parce que dans un rang il ne devait pas y avoir des Noirs et des Blancs côte à côte. Les deux autres laissèrent leur place. Rosa Parks refusa. Le chauffeur appela la police. Elle fut arrêtée et mise en prison. 


Grâce à l’argent d’une association, elle n'y resta que quelques heures. Beaucoup de gens qui étaient d’accord avec Rosa Parks et qui ne voulaient plus de la ségrégation, comme Martin Luther King Jr., qui était pasteur à Montgomery, boycottèrent tous les bus de Montgomery pendant plus d’un an !

Les gens s’organisèrent pour partager leur voiture, aller au travail en taxi, à pied ou à vélo.

Grâce à ce mouvement mené de manière non-violente, la ségrégation dans les bus a été déclarée illégale par la Cour Suprême des Etats-Unis.





jeudi 10 juin 2010

L'invention de la voiture




Octave :


Au musée Henry Ford, j’ai vu une sorte de vélo avec quatre roues et un moteur. Ca s’appelle un quadricycle. C’est l’ancêtre de la voiture. On les a d’abord appelées des automobiles. Le quadricycle a été fabriqué par Henry Ford. Il y avait un levier, pas un volant, pour l'orienter.

Ensuite, je suis monté avec papa, maman, Colombe et Adrienne dans une vieille automobile, une Overland. J’ai pris le volant, mais malheureusement, elle n’avançait pas. 


Colombe :

Dans Greenfield Village, nous avons fait un tour dans une voiture qui s’appelle une Model T. J’ai dit au chauffeur que j’aimerais bien qu’il n’y ait que des voitures comme ça dans Paris, qui sont jolies, confortables et qui roulent lentement. Lui m’a dit qu’il vaudrait mieux pas parce que les Model T fuient. Il y aurait des traces d’huile partout dans la rue.


Voici des images des premières chaînes d'assemblage de la modèle T, dont quinze millions d'exemplaires sont sortis des usines Ford. Aussi : des images promotionnelles pour vendre la voiture comme emblème de liberté. Le "fordisme" en 4'55'' :


mercredi 9 juin 2010

Motown

Adrienne :
Hier, nous sommes allés au musée de la Motown.


La Motown est une maison de disques qui a produit les albums des Jackson Five, de Diana Ross (et son groupe,"The Supremes"), de Stevie Wonder, de Marvin Gaye et de beaucoup d'autres groupes.




Cette maison de disques est née à Detroit, la capitale de l'automobile. Motown est la contraction de Motor Town (la ville moteur).


C'est drôle de franchir la porte d'un musée et d'entendre une chanson des Jackson Five. Le musée est en fait la première maison de Berry Gordy, le fondateur de la Motown. Dans la salle à manger, les artistes, qui n'étaient pas encore des stars, mettaient eux-mêmes leurs disques dans les pochettes.


Nous avons pu découvrir l'histoire du label et nous avons même vu le chapeau et le gant de scène à paillettes de Michael Jackson. Il en avait fait don au musée, même si au moment de l'album Thriller il n'était plus sur le label Motown.


Le guide nous a emmenés au sous-sol, où se trouve le célèbre  Studio A, où Stevie Wonder et les Jackson Five ont enregistré certains de leurs hits les plus célèbres. 


Puis il nous a fait chanter des chansons des groupes de la Motown.


Il demandait des volontaires, mais comme il n y en avait pas beaucoup, il les a désignées.
Je n'étais pas volontaire, mais le guide m'a désignée pour chanter et faire les gestes de "Stop! In the Name of Love" (du groupe "The Supremes") avec Alice et une autre dame.  


Moi, j'étais Diana Ross !


Our favorite places in Detroit

Adrienne :- Kim's Produce
- the Henry Ford Museum

- Avalon bakery




Colombe : 
-  The Traffic Jam and Snug restaurant
-  The fountain in front of the DIA
Octave :
- Lafayette Park
- Greenfield Village
Alice :
- the Diego Rivera mural at the DIA

- the vegetable and community gardens


- R Hirt Jr. grocery store

- Leopold's Books

- the Detroit Film Theater

- Eastern Market

-Mies van der Rohe's townhouses and high-rise in Lafayette Park




















-the Fox Theater :

Cyril : 
- Goodwells Natural Food Markets (the pocket sandwich: in a whole wheat pita, a soy patty topped with baby spinach leaves, crisp romaine lettuce, fresh-sliced tomatoes and cucumbers with alfalfa sprouts and tofu sauce for ...4.50 $ !)




- The abandoned train station

- The lobby in the Maccabees Building

-the Art Deco skyscrapers in downtown Detroit